Prix du Président de la République 2002

Les bêtes ne savent pas ce qui les attendent. Environ 15 prétendants à un prix des plus importants dans le monde hippique. C'est normal, semble-t-il, car les obstacles ont été renforcés et les concurrents tomberont vraisemblablement sur des becs.

Au grand désappointement des turfistes, ils seront très nombreux cette année à s'abstenir de parier, l'agencement AFP vient de communiquer que : deux brêles seulement seront présentées au paddock, l'une issue des meilleurs pâturages de Corrèze, l'autre, avec des oeillères, très frisée venant de la région toulousaine.

En tant que parieurs, certains esprits frondeurs diraient "des votants pour tocards" manifesteront leur déconvenue de ce manquement unique dans les annales du turf. Ils estiment que la démocratie turfiste vient d'être bafouée. Il aurait été logique que soient présentés les autres cracks qui à une ou deux exceptions près brillent par leur capacité à se dérober aux obstacles tout autant que les deux privilégiés cités. Nous citons les exceptions : l'excellent chameau du désert Ibhar, et la jument "fleur d'anis" dont la propriétaire normande hante les prétoires parisiens.

Nous avisons les parieurs de réserver leur pari et de reporter leur mise, d'autres disent leur bulletin d'euros, à des étalons pur-sang basques qui n'ont pas eu droit au bonheur de participer et de démontrer leurs talents de pourfendeurs d'obstacles.

Mais, nous journalistes du journal "Arrêtez votre cirque" déclarons : les français ne sont ni des veaux, ni des moutons. Nous voulons un tiercé avec de véritables cracks. Laissons tous les ânes aux bergers pour leur transhumance annuelle.

Diégo Der - Ou le journaliste du turf malgré lui. Décédé le 14 mars d'une attaque d'apoplexie en apprenant la nouvelle.