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N° 20 – 4eme trimestre 2003
Il est cocasse de voir les tentatives désespérées de Raffarin, sous les injonctions de Bruxelles, pour réduire le déficit budgétaire sous la barre des 3% du PIB. Et il est affligeant de constater que toute la classe politique prenne très au sérieux ces vains efforts pour accomplir une mission qui, dans le cadre des règles en vigueur, s'avère impossible. Les rares propositions alternatives entendues consistent à laisser filer la dette. Bravo !
Soit tout ce beau monde se moque royalement du peuple, soit il ignore (et c'est grave) le principe fondamental sur lequel repose notre système monétaire, à savoir que la monnaie est générée, non par la production des richesses, mais uniquement par l'endettement.
Sur la base de ce principe un raisonnement élémentaire nous permet de conclure que l'endettement collectif est impossible à résorber. En effet, pour rembourser, c'est à dire alléger la dette, il faut disposer de monnaie elle-même obtenue par un endettement qui alourdit la dette. L'opération serait neutre s'il ne fallait verser des intérêts qui au final alourdissent la dette. Ce raisonnement n'est valable qu'au niveau collectif. Individuellement, il est toujours possible de rembourser une dette, mais l'argent n'est disponible que parce que d'autres se sont endettés. Et il n'est nul besoin d'être surdoué et d'avoir un Q.I de 140 pour comprendre le raisonnement précédent. Alors comment se fait-il qu'un système aussi absurde continue à s'imposer ? Pour parvenir à ce résultat, l'enseignement économique évite soigneusement les questions de fond, il s'ingénie à compliquer les problèmes les plus simples. Qui n'a entendu dire par des personnes parfois investies de responsabilités sociales: "Oh, moi je ne comprend rien aux questions financières". Dans ce cas, l'enseignement économique a parfaitement atteint son objectif. Alan Greenspan, président de la banque fédérale américaine, est l'auteur de cette petite phrase révélatrice:"Si vous avez compris ce que je viens de dire, c'est que je me suis mal exprimé". Au delà de l'humour, voilà qui a au moins le mérite de la franchise. Enfin le choix des mots a aussi son importance. Plutôt que de dire que la monnaie est créée par l'endettement, on dira qu'elle est créée "dans le cadre du crédit". Le crédit évoque des lendemains qui chantent alors que les suites de l'endettement sont moins radieuses.
Donc, Raffarin, dans la logique du système a choisi la voie la plus redoutable pour les français. Pour réduire le déficit il tente de leur imposer des restrictions draconiennes qui accroîtront sensiblement leurs difficultés. Ce sont des grignotages de tous ordres: sur les retraites, les indemnités de chômage, les droits des intermittents, le remboursement des médicaments, les taxes sur le gas-oil et les cigarettes, les budgets de la recherche et de la santé, etc.
Toutes ces mesures et celles plus sévères encore que l'on voudra nous imposer, n'auront que peu d'effet sur les comptes de la nation. Mais les chiffres sont là, impitoyables, les statistiques nous montrent que l'endettement des français, qu'il soit public ou privé, grandit sans cesse. Nous n'avons donc aucun doute sur les difficultés qui nous attendent si nous ne contraignons pas les pouvoirs publics à s'attaquer à la véritable cause du déficit: le recours à l'endettement pour rémunérer la production nationale.
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Dernière mise à jour le : 04 mars 2006.