En 1960 la monnaie en circulation en France (ou masse monétaire) convertie en euros était équivalente à 14 milliards d'euros. En 2004, en raison de l'inflation et de l'augmentation de la productivité, la masse monétaire est de 455 milliards d'euros. Il a donc fallu créer 441 milliards d'euros. Si la collectivité dispose de plus de biens, s'enrichit, grâce à son labeur il est juste et logique que chaque participant puisse en profiter. Tel est le rôle de l’Economie : partager les richesses.
Or, la masse monétaire normalement correspondante à la masse des biens produits n'a pas été créée sans une contrepartie parfaitement injuste : le paiement, sur cette masse monétaire, d'intérêts. Ces intérêts revenant aux banques qui n'ont eu aucun mal à produire la somme invoquée. ( Il ne viendrait pas à l’idée de quiconque de faire payer à l’ouvrier le travail qu’il aurait effectué chez un tiers) Ce système a été dénoncé par, Irving Fisher aux E-U et Maurice Allais en France, Prix Nobel d'Economie.
L'accroissement monétaire de 441 milliards n'a pas été mis en circulation par l'institut d'émission (ou banque centrale) dont c'était la fonction d'émettre au nom de la nation. Pour compenser son incapacité Constitutionnelle, la nation (Etat, entreprises et particuliers), s'est endettée auprès des banques privées. Celles-ci sont parvenues à s'emparer du droit de créer la monnaie par jeu d'écriture et à faire légaliser leur privilège. Avec le cumul des intérêts depuis des décennies, il en coûtait en mai 2004 un endettement public et privé de 1.700 milliards d'euros dont les intérêts se montent à 80 milliards d'euros par an. L'endettement public se traduit par des impôts plus lourds, les endettements privés par des prix plus élevés.
Phénomène similaire, un euro investi à la naissance de Jésus-Christ à 4% d'intérêts aurait permis d'acheter en 1750 une boule d'or égale au poids de la Terre. En 1990, ce même euro aurait permis d'acheter 8.190 de ces boules d'or.
Cet exemple prouve que le remboursement continuel d'intérêts simples et composés est arithmétiquement et pratiquement impossible. Plus la production augmente, plus la masse monétaire est importante, plus les intérêts sont conséquents, plus, et c'est paradoxal, les citoyens s'appauvrissent par impôts et prix plus lourds. Pour résoudre ce problème on ne peut que recourir aux conflits, guerres et révolutions (Margrit Kennedy "Libérer l'argent de l'inflation et des taux d'intérêts" -Edts Vivez Soleil) et voir les sites http://assoc.wanadoo.fr/aded/ - http://daudon.free.fr
Pour que les droits et les intérêts de la nation soient respectés, qu'il n'y ait pas de conflits insurmontables, nous proposons:
1. Que soit rendue à l'institut d'émission, l'Etat, sa vocation première de créer la monnaie.
2. Que soit retiré aux banques commerciales leur pouvoir de créer la monnaie en leur interdisant de prêter plus qu'elles n'empruntent.
L'article 181 - 3 ème partie de la Constitution Européenne, laissant aux banquiers cette prérogative, injuste et fauteur de troubles, nous ne pouvons que refuser cette dernière . Cette Constitution, en l'état, est préjudiciable à tout citoyen.
Nous savons que l'introduction de l'intérêt, lorsque que l'Etat emprunte pour augmenter la masse monétaire, expose ce dernier à élever les impôts mais aussi que les recettes de l'Etat, le produit national brut, les traitements et salaires du contribuable moyen n'augmentent que de l'indice 4 lorsque le montant des intérêts lui est affecté de l'indice 13, 60 (Chiffres communiqué par Margrit Kennedy, auteur de "Libérer l'argent " Edts Vivez Soleil p 34.
1 € placé, à la naissance de JC à 5% aurait permis d'acheter une boule d'or en 1466 et en 1990 il aurait permis d'acheter 2200 milliards de boules d'or. Le payement continuel d'intérêts simples et composés est donc, pratiquement impossible. On ne peut comprendre alors pourquoi La Constitution européenne impose, par l'article 181- 3 partie, cette pratique inadmissible inductrice de désordres extraordinaires.
Après recherches on s'aperçoit que lorsqu'on fragmente les coûts d’organismes publics ou privés, sur un réseau de canalisations sanitaires par exemple, les frais fixes sont de 19%, les frais de personnel 7%, l'amortissement 27%, le coût des intérêts du capital 47%. En moyenne, les prix sont doublés par la faute de l'intérêt.
Mais ces intérêts vont nécessairement quelque part ? Où ?
Lorsqu'on fragmente en 10 parties les foyers d'une nation, chaque groupe est constitué de 2,5 millions de foyers, les 8 premiers groupes déboursent davantage qu'ils ne reçoivent, le 9 ème reçoit légèrement plus qu'il ne paye et le dixième reçoit les intérêts que les 8 premiers ont payés. Le dernier 1 % de la population reçoit 15 fois plus, le dernier millième reçoit 2.000 fois plus qu'il ne débourse.
En d'autres termes, à l'intérieur de notre système, nous acceptons que se mette en place un mécanisme de redistribution caché qui détourne l'argent de ceux qui n'en ont pas assez vers ceux qui en ont trop. On connaît les principaux bénéficiaires : banques, actionnaires, spéculateurs etc.. Il n'est question ici que d'une analyse froide et non politique.
La Constitution Européenne est en contradiction totale avec le social et la nature. Les déséquilibres engendrés sont néfastes pour tous.
La circulation de la monnaie est la condition nécessaire et suffisante pour qu’une économie soit équilibrée. Les produits doivent pouvoir se vendre.
Pour qu’une monnaie circule rapidement plusieurs facteurs doivent être respectés :
Le produit et le moyen de l’échanger, ( l’argent ), doivent subir les mêmes contraintes. Un produit agricole se déprécie par le fait qu’il se défraîchit, se fane, un bien d’équipement se démode, s’oxyde. Afin que vendeurs et acheteurs se trouvent sur un même pied d’égalité, l’argent ne devrait pas être conservé ( thésaurisé ) sans frais. Il devrait subir un légère dévaluation mensuelle. Ainsi l’équilibre s’établirait. L’acheteur appréhendant la dévaluation, le producteur conscient de l’oxydation du produit, chacun serait motivé à ce que l’échange se fasse le plus rapidement possible. Il n’y aurait plus de spéculation monétaire.
L’équilibre entre monnaie et produits de consommation devrait être constant. Lorsque la production augmente ou faiblit la contrepartie monétaire s’ajuste. On ajoute ou l’on retire de la monnaie, ajout ou sortie d’argent par les soins de la Banque centrale. Les banques n’auront plus ce privilège.
On a vu que l’intérêt lié à l’emprunt induisait un mécanisme de redistribution causant des inégalités flagrantes entre les groupes de foyers surtout entre les extrêmes. Ce faisant, les 2 derniers groupes jouissaient des intérêts payés par les 8 premiers. La suppression de l’intérêt permettrait un rééquilibrage des avoirs des 10. Profits et spéculations ne seraient plus possibles. La production s’écoulant bien mieux.
Une monnaie se dévaluant, dite « monnaie fondante » permettrait à l’Etat de profiter des droits perçus sur la monnaie. Ainsi diminuerait les impôts.
L’aspect technique d’une réforme afin d’éviter toute catastrophe financière, basée sur les modes de paiement d’aujourd’hui (suggestion d’Otani Economiste japonais) est le suivant :
Les 90% de ce que nous appelons argent ne sont que des monnaies écrites (scripturales). Chaque citoyen aurait deux comptes, un compte courant, traité comme du liquide subissant une dépréciation minime, et un compte épargne. Toute personne disposant sur son compte courant de plus d’argent qu’elle n’en a besoin pour régler ses dépenses mensuelles serait incitée à transférer la somme inutilisée sur le compte épargne qui ne subirait pas l’érosion des sommes du compte courant. Ainsi les banques seraient en mesure de prêter cet argent sans intérêt à ceux qui en auraient besoin. Dès lors que les intérêts sont supprimés, l’inflation n’a plus sa raison d’être. La personne bénéficiant d’un crédit ne paierait pas d’intérêts, mais subirait une taxe de risque et de frais bancaires comparables à ceux qui sont inclus dans tout prêt bancaire ; environ 2,5%.
A des fins d’équilibre du montant disponible du crédit et de l’épargne, les banques seraient « peut-être » contraintes de payer ou de recevoir de faibles intérêts. Les intérêts ne servant que de mécanisme régulateur et non de mécanisme de redistribution des richesses.
La réforme serait basée sur l’ajustement précis de la quantité d’argent en circulation à la quantité d’argent nécessaire pour gérer les transactions.
Sur l’aspect technique de la mise en œuvre de la réforme, plutôt que de dévaluer les billets en collant un timbre au dos, il serait plus aisé d’imprimer à l’avance des séries (1-5-10-50 etc.) de billets de différentes couleurs (série en usage bleue par exemple) et sans préavis, 2 fois par an retirer la série en cours, en la remplaçant par la couleur série jaune…..mais laissons l’aspect technique. L’aspect politique de cette réforme revêt une importance bien plus grande.
Si cette réforme devait être mise en œuvre, une réforme de l’impôt foncier devrait lui être associée. Sans une réforme foncière, l’argent en excédent aurait tendance à s’investir dans la spéculation foncière. Sans une réforme de la fiscalité, le boom économique de la monnaie sans intérêt pourrait avoir de graves conséquences sur l’environnement.
Nous développerons dans un prochain e-mail ces réformes.