Circulaire N°35 - Novembre 2001
COMMENT L'ARGENT ENTRE-T-IL DANS LA POCHE DES CONSOMMATEURS ?
En régime capitaliste, c'est la production qui distribue l'argent dont les ouvriers ( les clients ) se servent pour acheter les produits. La production crée les revenus que les consommateurs dépensent pour vivre. A regarder le tableau ci-dessous, il apparaît que:
Les flèches 1-2-3-4-5-6 indiquent les canaux par où l'argent s'écoule pour aller former le revenu des futurs clients. Les flèches 7 & 8 montrent les canaux d'où sortiront les profits capitalistes. Pour qu'il y ait profit dans la caisse du producteur, les sommes qui rentrent doivent être plus importantes que celles qui sortent.
Cet argent réintègre la poche patronale lorsque les clients se servent de leur revenu pour acheter les produits. Les plus habiles producteurs sont ceux qui augmentent leur chiffre d'affaires, tout en diminuant le prix de revient, grâce aux machines. La dépense d'outillages est nettement inférieure aux charges sociales et salaires. Les producteurs ont augmenté leur production et diminué les dépenses, mais ils provoquent encore une autre conséquence perdue de vue par les économistes: les clients sont de moins en moins solvables.
Une crise éclate fatalement chaque fois que la production dépasse la capacité de vente. On se plaint d'avoir trop produit alors qu'au même moment la misère s'aggrave. Toute l'histoire du capitalisme se résume en une succession de crises qui, depuis 1880, sont devenues toujours plus graves et toujours plus rapprochées.
La première guerre mondiale avait permis d'épuiser tous les stocks de la planète. Les dévastations étaient telles, qu'on espérait une longue période de prospérité capitaliste. On craignait le manque de main-d'œuvre. En vérité le chômage réapparut prenant des proportions gigantesques. Les Etats-Unis, tous les pays capitalistes n'y coupèrent pas. La production toujours plus robotisée, informatisée, laissait des millions de personnes sans emploi, avec en face des produits toujours plus nombreux. L'effondrement des cours des matières premières et des produits manufacturés, ruina des milliers d'entreprises privées: la misère dans l'abondance !
Dés que le profit s'évanouit, c'est à l' Etat qu'on fait appel. Ce dernier face à des stocks importants, suivant la logique capitaliste, rachète ces produits, non pour en faire profiter les nécessiteux mais bien pour tenter de redresser les cours en brûlant, dénaturant etc.. tentant de la sorte à retrouver la rareté, source de profit ne l'oublions pas. La France lutta elle aussi contre l'abondance, primes à l'exportation sur le blé, limitation des emblavures, dénaturation du blé, arrachage de la vigne, destruction d'une partie du cheptel, parades contre l'abondance du poisson, des chaussures etc.( décrets loi 1935-1936-1937-1938 ).
Les progrès techniques ont permis de créer l'abondance. Ainsi se sont évanouis les profits. Les années de 1922 à 1939 sont marquées dans les tribunaux de commerce par des liquidations extrêmement nombreuses. L'assainissement des marchés et les mesures "légales " de restriction de production s'avéraient incapables d'arrêter la chute catastrophique du profit. Pour y réussir un seul moyen: augmenter le pouvoir d'achat des consommateurs. Or des millions de chômeurs hantaient les rues de plusieurs pays hautement technicisés; comment pouvait-il être possible d'écouler la production ? En régime capitaliste, la production est la source d'où coulent tous les revenus: oui, la production elle-même et elle seule ! Nous rappelons que tous les secteurs regorgeaient de marchandises .
Sans concertation, les états par l'intermédiaire souvent du fascisme, ( les barons industriels allemands pressèrent le pouvoir de mettre Hitler à la tête du Reich ) découvrirent les armements. (voir les livres de Duboin Jacques, Loriant Charles, Gaston Puel, Deffeyes Guy[1] etc..)
Ainsi la restauration du profit put avoir lieu par ce biais. 8.200 Milliards des francs de 1946, furent dépensés, pour une économie de guerre alors que l'état Français n'en trouva pas un seul pour assurer la retraite de ses vieux travailleurs. On fit travailler la plupart des ouvriers, mais pour en arriver à une drôle de conclusion: 1939-1945. Il fallait bien "distribuer gratuitement bombes et mitrailles ".
[1] Deffeyes Guy " 1995, Le Nouveau Pari Monnaie - Terre " Documents Terre Active.
Il fallait savoir cela, pour se rendre compte finalement que toute guerre est évitable; que le fatalisme n'est qu'un prétexte, à condition d'évoluer au niveau mental, d'en parler avec ses semblables et accepter d'autres solutions fort logiques dont nous parlerons dans les articles suivants.
UNE ECONOMIE BASEE SUR LA DISTRIBUTION
La société capitaliste actuelle doit, pour subsister, avoir un réservoir de clients en proportion égale à ce qu'elle est capable de produire. Vendre est sa raison d'être, et non produire.
A l'époque, aux alentours des années 60, où elle avait besoin de travailleurs, le problème se résolvait facilement. Le salaire que percevaient les travailleurs, aujourd'hui hélas bien souvent au chômage pour les raisons que vous connaissez, réglait facilement l'écoulement de la production. Ainsi à la production de masse que fournissait la société industrielle, a correspondu la consommation de masse par une certaine augmentation du pouvoir d'achat des salariés. Aujourd'hui la production capitaliste a besoin de cette société de consommation qu'elle a lancée pour accroître, développer ses ventes. Le mot d'ordre d'une entreprise à l'heure actuelle étant la croissance.
Lorsque le nombre de salariés diminue inexorablement, forcément le nombre de clients s'effondre.
Un seul remède, que tous les lecteurs trouveraient sans peine, consiste à donner de l'argent à ceux qui ont été éloignés de la production par les machines. Il faut, sous peine de sclérose, fabriquer des clients !
Afin d'éviter l'élimination de tous ceux qui sont sans travail, une évolution s'est amorcée par le biais de la redistribution (on opère un transfert). Une partie des revenus du travail et du capital des nantis a été dirigée vers ceux qui n'avaient pas suffisamment.
Cette logique est déjà appliquée de manière partielle.
1 - Allocations, assurances sociales.
2 - Indemnités diverses, formation, congés, maternité.
3 - Revenu minimum d'insertion etc...
Ces redistributions assurées par l'Etat, atteignent 50% du montant des salaires.
Elles ne sont vraiment satisfaisantes pour personne. Ni pour ceux qui ont l'impression qu'on leur prend ce qu'ils ont gagné, ni pour ceux qui se sentent à la fois rejetés et assistés.
D'ailleurs, des études économiques prouvent que cette redistribution ne réalise pas vraiment les transferts de revenus. Une création de société manichéenne, société à deux classes, s'opère :
1 - L'élite, qui a la chance de travailler en ayant la main sur les pouvoirs économiques.
2 - La masse, assistée et servile, frustrée dans bien des domaines.
Prenons tous conscience que la Terre (Support économique vivant incontournable) a aussi besoin, puisqu'elle est nourricière, de repos, de soins, d'entretien !
Que les produits manufacturés doivent être recyclés après usure. Que l'on doit rejeter tout produit de synthèse indestructible et faire place à des produits naturels non polluants !
En bref, que nous sommes tous solidaires sur une planète limitée demandant le respect de l'équilibre dans tous les domaines. Jacques-Yves COUSTEAU n'a-t-il pas dénoncé, lors du colloque de Tokyo, la flambée démographique sur bien des continents, mettant à l'index cette dernière bien avant le péril nucléaire, pourtant redouté ! Il n'est point besoin d'être grand clerc pour comprendre que, plus de personnes sont autour d'un gâteau plus les parts sont petites ! Bien que le gâteau soit, reconnaissons-le, énorme. L'équilibre en toute chose.
SOLUTIONS CONCRETES. PASSAGE DE L'ECONOMIE DE RARETE A CELLE DE L'ABONDANCE.
Avec les moyens dont disposent les pays développés (bientôt le quart monde), il est possible de produire suffisamment et de vaincre la misère en créant le bien-être pour tous sous l'évidente condition d'un respect absolu des lois établies depuis la nuit des temps par une Intelligence Supérieure.
On assiste ainsi à une évolution de l 'Etat correspondant au passage de l'économie de la rareté à celle de l'abondance. En régime d'abondance, l'Etat deviendra, sous l'effet d'une conscience collective, fédératif, utilitaire et répartiteur, animé par les besoins justifiés de la population.
La production annuelle, diminuée :
1 - Des réserves correspondant à l'entretien de l'équipement national.
2 - Des marges de sécurité pour l'avenir.
3 - D'un quota pour les échanges internationaux (qui ont toujours été une forme de troc), fera l'objet d'une évaluation conventionnelle permettant de déterminer le revenu national.
Celui-ci sera entièrement réparti, vers les ressortissants, sous forme d'un revenu viager dont l'importance variera avec l'âge du bénéficiaire. Ainsi l'Etat créera une monnaie gagée sur la production elle-même. Cette monnaie fonctionnera sans impôt, puisque l'Etat en retiendra une partie à la base..
L'homme doit avoir sa part dans les richesses du monde puisqu'il est cohéritier des progrès réalisés au cours des siècles dans tous les domaines. Les droits de chacun doivent donc se compléter des droits économiques, concrétisés par un revenu social, attribué du berceau à la tombe. Ils seront contrebalancés par un service social au cours duquel l’homme fournira sa part du travail que réclame l'appareil de production, l'administration et les services.
La monnaie émise, en équilibre avec la production, ne sera valable que pour l'exercice en cours, exactement comme les crédits budgétaires actuels ne sont valables que pour l'exercice auxquels ils correspondent. Le revenu social doit être payé en monnaie de consommation. Cette dernière ne sert que pour l’écoulement de la production, donc dans un temps déterminé par les organismes accrédités. Ainsi fond-elle au fur et à mesure que l'on consomme. La marchandise écoulée dans un temps donnée, il ne restera rien dans le pécule des consommateurs.
En résumé, la production, mise à part l'agriculture dans certaines régions défavorisées*, sera effectuée par des hommes hautement qualifiés, respectueux de la terre, des productions animales et végétales. Au niveau de la production industrielle, les ingénieurs et techniciens de haute-volée auront souci, non seulement de fabriquer des produits (appareils ménagers, véhicules etc.) fiables, robustes mais encore, non polluants et parfaitement recyclables. Ces cinq millions d'hommes tout au plus, laisseront aux vingt millions restant, le monde des services et de l'administration (aide et soins aux enfants et personnes âgées, entretien des villes et villages, de l'espace rural, recyclage des boues d’épuration, activités de loisirs etc.). Convenons-en, il faudra une sacrée évolution des mentalités, mais ce sera cette métamorphose ou le chaos à très court terme.
Inutile d'insister, nous n'avons jamais autant produit. Encore que le contexte économique ne se prête nullement à des fabrications optimales. C'est au coup par coup que les usines produisent. Vous l'avez sûrement constaté dans la vie de tous les jours.
L'abondance survient quand la masse produite dépasse les besoins. Malgré cette possible multiplicité d’objets technologiques produits et le volume que l’on pourrait mettre sur le marché, les échanges par l'intermédiaire des salaires hélas réduits, ne s'effectuent que difficilement. Jamais nous n'avons vu autant de misères, de rapines, de fric-frac et de divers manquement à la probité. Les drames dans les familles, occasionnés par les soucis financiers (médiocre éducation des enfants, point particulièrement important), les entreprises déstabilisées par les mêmes problèmes monétaires abondent, (faillites, dépôts de bilan, découragement de ceux qui voudraient vendre, ruinés par ceux qui ne peuvent acheter...). Ce déséquilibre peut parfaitement disparaître, informons pour le circonscrire.
Nous croyons savoir que le produit intérieur net de la France avoisine les 3.240 milliards en période de crise !(à réajuster pour 2001) Si l'on divise par 54 millions de citoyens, bébés compris (à réajuster) nous arrivons à un revenu théorique de 5.000 F par mois et par citoyen. Penser qu'un enfant n'a aucunement les mêmes besoins qu'un adulte ; qu'un vieillard n'a plus le train de vie d'un homme de 40 ans etc...
Ces chiffres ne sont que des bases. Il faut quand même savoir qu'une famille de 4 personnes (2 enfants) percevrait un revenu mensuel d'environ 14.000 F par mois, net d'impôts. Nous précisons qu’un enfant n’a pas les mêmes besoins qu’un adulte.
Tenir compte que nous ne sommes pas dans une ère de production normale donc que le P.I.N est largement au-dessous de ce même P.I.N en pleine production.
Rappelons, que la philosophie de l'Economie exige que chacun soit responsable de ce fameux revenu national. La France est un pays immensément riche (voir les critiques chiffrées des Cours des Comptes) et dès lors que l'on partage la production, non seulement chacun est assuré de vivre sans crainte du lendemain mais en outre grâce à l'esprit Français, réagissant au plus fort de la tourmente, et à un renouveau des mentalités, il n'est guère difficile d'augmenter la part de chacun. Ceci avec un minimum d'efforts. La réduction des heures de travail semaine est largement possibles (en théorie) grâce au partage du labeur. Les loisirs, bricolage compris, permettant à chacun de vivre sereinement dans une certaine aisance et confort. Il n’y aura plus de travail au noir, mais bien une entraide mutuelle, profitable aux plus entreprenants. Qui empêche les autres d’agir de la sorte ?
Il n'est pas dans nos compétences d'approfondir cette nouvelle économie. Ce travail de peaufinement ne peut être réalisé que par l’ensemble des citoyens capables d’un tel repolissage (nous faisons appel aux hommes et femmes de bon sens). Il faut cependant insister sur plusieurs points
1-Distribution à chacun (homme, femme, enfant) de la part de la production sous forme d'une monnaie non "thésaurisable". Celle-ci disparaîtrait dès que vous auriez acheté, rejoignant le circuit financier.
2- Cette distribution serait effectuée pendant toute la vie, suivant un calcul en fonction de l'âge et des conditions professionnelles ( les plus pénibles, ou les plus astreignantes).
3- En contrepartie de ce revenu assuré, le citoyen effectuerait un travail social au service de tous, en fonction de ses compétences et de ses désirs. Ce travail allant en diminuant par l'apport des progrès technologiques, de l'intelligence et du bon vouloir de tous. Une société de convivialité, de raison, ou le cœur la tête et l'âme auraient un rôle déterminant.
Le nouvel ordre économique accepté de tous sera précédé d'une période de transition au cours de laquelle les citoyens et l'Etat se mouleront progressivement dans ce dernier. Ne pas oublier que chacun, jusqu'au plus petit agriculteur ou commerçant aura, suivant l'espace dans lequel il évoluera, un rôle capital à jouer, quand bien même ne posséderait-il que quelques hectares de terre, ou un nombre restreint de clients.
Un Mystère à résoudre : D'OU VIENT L’ARGENT ?
La société capitaliste, pour subsister, a besoin de clients. Tous les chefs d'entreprises vous le diront. Or l'ouvrier, ou l'employé, n'est plus en mesure d'acheter, puisque le pouvoir d'achat n'est plus proportionnel aux heures de travail ! La machine, étant plus performante, dévore le temps des professionnels derniers nommés qui, travaillant moins (ou en moindre nombre), sont naturellement moins payés. Il est amplement démontré que les robots n’engendrent pas de charges sociales pour les producteurs b . Les charges sociales sont très mal réparties d’une part, et d’autre part les bénéfices engrangés sont distribués à une très faible proportion de favorisés de ce système.
La machine produit X fois plus que l'homme. Pour écouler les produits manufacturés, il faut rendre le pouvoir d'achat proportionnel à la production, sous peine de blocage économique total. Mais c'est changer la monnaie, vous dira-t-on! C'est vrai, mais la monnaie actuelle n'est pas proportionnelle à la production : voyez les stocks d'invendus, les entreprises qui ferment faute de clients ! Sans parler de la spéculation outrancière qui n'a plus aucun sens, sinon de transformer la bourse en Casino !
Les mécanismes de la création monétaire se révèlent dépassés par le contexte économique. C’est donc eux qu'il faut changer, sous peine d'envoyer "au mur des lamentations ", patrons, ouvriers, employés, lobbys compris.
Chacun s'accorde à penser que nous sommes tous les cohéritiers du progrès, qu'il est humain et rationnel de soulager la peine des hommes, de supprimer le travail fastidieux et dangereux,... mais raisonner d'une autre manière en matière d'argent, nenni! L'argent est tabou! Pensez, quelle rentable aubaine pour certains !
LA MONNAIE MARCHANDISE, MONNAIE ORIGINELLE
Tant que l'homme a vécu très modestement, la force motrice étant ses seuls muscles, il ne possédait que des biens de première nécessité. Il ne s'en dessaisissait qu'en échange d'un autre bien considéré comme ayant la même valeur (demandant la même peine). C'était le troc simple. Cet échange, ne pouvait se concevoir que dans la mesure où les deux parties possédaient deux biens immédiatement échangeables.
Dans le cas où l'une des deux parties - au moment du troc - différait la remise de son produit (récolte retardée par exemple) elle remettait à l'autre un objet de valeur qui restait en la possession du nouveau détenteur tant que l'échange n'était pas effectif. Alors seulement le gage était restitué.
Les métaux précieux, or, argent, se révélèrent plus commodes. Peu encombrants, ils se transportaient plus facilement; l'altération dans le temps restant minime. Il manquait à cette monnaie - marchandise une stabilité absolue, puisqu'elle dépendait de la quantité d'or extraite, et aurait dû exister en quantité suffisante pour servir à tous les échanges. Or avec le développement économique et le volume de la production actuels, le nombre des échanges croit, donc la quantité de monnaie nécessaire. Comment réaliser cet équilibre ?
LA MONNAIE CAPITALISTE POUR L'ERE INDUSTRIELLE
Le premier de ces moyens de paiement modernes est le billet de banque. On pense que le billet de banque a pour origine les reçus (Goldsmith notes) que délivraient au XVIIème siècle les orfèvres de la cité de Londres aux voyageurs qui leur confiaient la garde de leurs pièces d'or contre intérêts. On s'aperçut qu'il était plus commode d'échanger ces reçus que des pièces, dès lors que les reçus étaient garantis par les orfèvres et payables au porteur.
L'étape suivante consista - vu que tous les déposants ne reprenaient pas leur or au même moment - à fabriquer des reçus fictifs et à les prêter avec intérêts. On ne courrait pas le risque d'être accusé de malfaçon, puisque l'on s'assurait de détenir assez d'or en dépôt pour répondre aux demandes de remboursement. L'exemple fut suivi par les banquiers, qui de Hollande en Italie, délivrèrent des billets de dépôt quand on leur confiait des espèces. Ce fut la première rallonge de la monnaie - marchandise. Le procédé sans contrôle, était dangereux (retour de plus de reçus que la contrepartie d'or déposée : Krach).
Quelques banquiers Anglais, proposèrent au Roi, toujours à court d'argent, un capital non négligeable contre intérêts et la possibilité d'émettre des billets pour la même valeur. La relation entre les billets et l'or se déséquilibra, les "bank-notes" perdirent la confiance des clients. Les choses se normalisèrent en 1844, lorsque le monopole se transforma en un droit voté par le Parlement.
La banque de France eut une histoire analogue. Cependant l'événement capital de l'histoire de notre monnaie eut lieu le 5 Août 1914. Les billets de banque cessèrent d'être remboursables en or. Depuis cette date notre monnaie légale n'est plus qu'un simple titre qui n'a de valeur que celle qu'on lui accorde. On doit retenir que la monnaie n'est qu'un symbole. C'est une convention qui ne pouvait perdurer car les abus de tous côtés furent légions.
LA MONNAIE BANCAIRE : SECONDE RALLONGE
Les billets de banque ne suffisant plus aux échanges, la banque inventa la monnaie bancaire qui n'est qu'un simple jeu d'écritures dans le livre de banque. Cette monnaie ne passe pas de main en main, elle est prêtée avec intérêts. La banque fait beaucoup plus que prêter à intérêts l'argent qui lui a été confié. Elle s'est aperçue qu'elle pouvait signer beaucoup plus de promesses de payer qu'elle ne possède d'espèces en dépôt. Ses clients ne viennent jamais en même temps lui réclamer leur dû. Les banquiers ouvrent des crédits pour des sommes plusieurs fois supérieures à ce qu'elles ont en dépôt. Ce n’est ni plus ni moins qu’une vaste escroquerie anti-économique. Deux présidents des Etats-Unis ont été assassinés pour avoir voulu, interrompre ce privilège et créer eux-mêmes la monnaie nationale.
b Jacques Pichelot « Le Partage de la prospérité ». Edts : Chez l’auteur - BP 213 50002 Saint-Lô.
Cette création d’argent par les banques est assortie d’intérêts, assujettissant particuliers et surtout les Etats, qui ne peuvent se libérer de la dette, affectant par l’impôt tous les citoyens ? Ce droit régalien affecte les pays les plus riches endettés jusqu’au cou. Quel est l’homme d’état qui osera braver cet ordre établi ?
REFLEXIONS SUR CES FAITS:
Une monnaie distributive qui serait créée sous forme de crédits ouverts régulièrement à tous et annulés au moment de l'achat, ne serait pas différente dans sa forme, de la monnaie bancaire actuelle.
La monnaie bancaire peut être moteur ou frein des investissements. Comment, si dispersés et non planifiés, pourraient-ils s'ajuster au volume des transactions ? Même si le volume de la monnaie est maintenu entre certaines limites par la Banque de France. La complexité des échanges internationaux rend ce contrôle illusoire. On sait que les multinationales, dont certaines ont des budgets qui dépassent ceux des Etats-Nations, peuvent transférer, sans contrôle, les sommes qu'elles veulent. D'une façon globale, la masse monétaire échappe à tout contrôle économique sérieux : les crédits sont créés par les banques sur des critères purement financiers : s'assurer des intérêts générateurs d'inflation, et ce, sans aucune considération, quant à l'utilité des investissements qu'elle favorise vis à vis des besoins.
Une carte à mémoire permet de faire, aujourd'hui, instantanément toutes les opérations de virement ou de retrait sur un compte : c'est ce qu'on appelle désormais la "monétique". Elle constitue une étape décisive vers la monnaie distributive. Le premier pas vers la monnaie de compte a été franchi. N'oublions pas qu'avec la création de la monnaie bancaire, la monnaie s'était dématérialisée. Grâce à la généralisation des comptes en banque, le développement des cartes de crédit et toute l'informatique de gestion, tout est prêt pour remplacer la finance par une simple gestion objective de l'économie afin de permettre à l'homme de mettre l'économie à son service, au lieu d'être asservi par l'argent.
Pour réaliser cette économie des besoins, il faut mettre en place une monnaie que nous définirons par 3 caractéristiques:
1 - Elle est gagée sur la production. La monnaie est émise proportionnellement à la production totale disponible, compte tenu au préalable de l'investissement nécessaire à la production future. Ainsi, plus la production est importante, plus augmente le revenu social.
2 - La monnaie distributive n'est pas thésaurisable. L'investissement nécessaire à la création d'une entreprise (utile et performante) est fourni par la nation, et non par la banque. Il n'y a plus d'intérêts à la clef, sinon la satisfaction des besoins nécessaires pour tous.
3 - La monnaie distributive est une monnaie de consommation. C'est en fait une simple unité de compte destinée à organiser le mieux possible le passage de la production au consommateur. Il s'agit d'assurer une gestion saine de l'économie : la monnaie distributive permet un calcul exact des prix de revient et elle est le bulletin de vote du consommateur pour désigner l'orientation qu'il souhaite voir donner à la production future, pour choisir les investissements.
Réalisé par le Parti des Français Progressistes
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Dernière mise à jour le : 04 mars 2006.