Par le fait, monsieur le Président, que vous assurez l'arbitrage du fonctionnement régulier des pouvoirs publics, vous êtes, sauf erreur, vu votre cursus universitaire, en mesure de réformer, indirectement certes, les incohérences de vos administrations.
En conséquence, réfléchissons un peu tous les deux, sur un point précis de cette Economie qui a des répercussions capitales sur la société et dans le domaine social.
Vous savez fort bien que par la faute de l'administration de Bercy, toutes nos industries, y compris celle de l'armement, et beaucoup de services, dont les transports, sont dans une fâcheuse posture. 15% à 25% de plus sur les prix que leurs homologues européens. Ceci est parfaitement paradoxal et très dangereux dans un proche avenir, d'autant que nous avons donné la recette pour y pallier (Voir le livre de René Montgranier sur le site: http://membres.lycos.fr/daudon/).
Veuillez bien comprendre que je ne vous entends pas lorsque je m'aperçois que vous avez mis l'accent sur une réduction des impôts, recette inadéquate et insignifiante. Vous auriez pu, lors de votre campagne présidentielle, transformer profondément le contexte fiscal industriel par une refonte révolutionnaire des prélèvements obligatoires. Pourquoi ne pas donner une meilleure part à tous ces capitaines d'industrie qui n'en peuvent plus de payer des notes salées à votre administration fiscale? Ces patrons responsables de leurs capitaux s'ingénient à délocaliser à tour de bras pour éviter les turpitudes fiscales, que l'on compare à des méthodes moyen âgeuse, ou tout au moins parfaitement désuètes puisque les frais de recouvrement de l'impôt sont énormes.
Conséquence: les citoyens français sont mis peu à peu au chômage. Qui va payer les retraites? Comment les ouvriers et employés feront-ils vivre leur ménage?
Pourquoi ce manque de bon sens, de votre part? Pourquoi ne pas fustiger votre Premier Ministre afin qu'il agisse sur les financiers de Bercy? Auriez-vous peur , monsieur le Président? Qui est derrière Bercy? Qui veut ruiner la France?
En effet le siècle de la révolution technique, l'ère de la mécanisation, de la robotisation, de l'informatique permettent une production énorme, des produits innombrables inondent le marché. Or cette révolution, en apparence bienfaitrice, à son revers si les politiques n'y prennent pas garde.
En effet, quelles que soient les machines, qu'ils s'agissent d'engins de travaux publics, ou de simples ordinateurs la suppression des emplois est fort significative. Par cette constatation, il est aisé de comprendre que non seulement le chômage s'interprête en courbe exponentielle, mais que les dizaines de milliers de victimes du soi-disant progrès, ne percevront plus que des rémunérations loin d'être comparables à leurs salaires de naguère.
Ceux qui ne pourront acheter, vont ruiner ceux qui veulent vendre.
D'autre part la production, effectuée par les machines, voire les robots, bénéficie d'un avantage certain. Bien que ces robots n'aient pas de famille à nourrir, mais concurrencent hélas l'ouvrier, les charges sociales ne s'élèvent qu'à 5% alors que les industries de main-d'oeuvre écoppent d'un retentissant 30%.
Enfin, monsieur le Président, avez-vous conscience que l'Economie de Marché est impitoyable et indiscutablement perverse? Le capital investi doit rapporter un maximum dans un minimum de temps. Il va de soi qu'avec de pareilles règles, le responsable d'entreprise soit obligé, dans la mesure du possible de se passer au maximum de la main d'oeuvre et d'employer un maximum de machines.
Non seulement les investissements avec prêts flanqués d'un trop lourd intérêt gênent l'emprunteur, mais rapportent énormément aux banquiers qui dans le meilleur des cas jouent sur le velours, dans le moins bon font supporter leurs déficits à la communauté. Le Crédit Lyonnais est un excellent exemple.
Nous ne sommes pas sur cette terre pour, à tout prix, produire, polluer, déséquilibrer, la rendre inutilisable. Or c'est bien ce qu'exige l'Economie de marché. On a découvert le plastique et sans réfléchir, nous l'avons employé à outrance. Vous avez décidé de nous chauffer au nucléaire, voyez la contre-partie: les obus à uranium appauvri. Nous ne pouvons, ordonner aux constructeurs d'autoroutes d'en construire constamment.....bref, monsieur le Président, revoyons notre copie ou je vous promets le pire.
Le corollaire de cette Economie marchande est que tout investissement, non productif est impensable. Ainsi, lorsqu'il s'agit d'entretenir, de restaurer ou de services, les collectivités, les particuliers font les frais de ce libéralisme ou prime seulement le profit au détriment de l'homme.
Pour ces multiples raisons, monsieur le Président, rapidement évoquées, je me permets de penser que vous ne tenez nullement compte de l'article 5 de notre Constitution.
Gouverner n'est-il point anticiper pour une meilleure gestion dans l'harmonie et la rigueur humaniste?