Préambule : Nous avions, lors de notre étude critique sur la construction européenne, circulaire N°38, démontré la reconstruction d’un arbitraire qu’on s’était employé à démanteler depuis deux siècles. Sur le cas particulier de la France, il n’y a jamais eu que parodie au niveau de la démocratie. Le peuple n’a jamais été souverain. Moins encore, aujourd’hui, qu’hier.
A la lecture de l’exposé d’un ancien dissident russe, Vladimir Bukowski, auteur de « Jugement à Moscou » — livre dans lequel il relate les crimes des communistes et leur changement de stratégie depuis le milieu des années 1980 — il apparaît de troublantes similitudes entre l’Union Soviétique et la structure actuelle de l’Union européenne. Cet aspect du problème n’avait pas échappé au moins en partie, au Dr Maudrux, auteur du livre « Retraite, le mensonge permanent » où, dans le premier chapitre, il laissait parler Alain Lamassoure, ancien ministre du budget qui lâchait au sommet de Davos 1997, « Nous gérons le dernier pays de l’Est ».
Passage en revue de ces ressemblances
L’Union soviétique était bien une union de républiques ssocialistes. Qu’est aujourd’hui l’Union européenne ? Une union de républiques socialistes !
L’Union soviétique était gouvernée par quinze personnes auto-désignées. Par qui est gouvernée l’Union européenne ? Par une vingtaine de personnes non élues et qu’il n’est pas possible de destituer par un vote. Ces personnes sont au service d’un modèle, les intérêts privés, au détriment du peuple évidemment.
Comment l’Union soviétique est née ? Souvent par la force militaire, contraignant les différentes républiques à devenir membres de l’Union.
Comment est née l’Union européenne ? En contraignant les pays à adhérer par des intimidations, en agitant le spectre de la guerre, en mentant effrontément aux citoyens, faisant miroiter des avantages financiers, que l’on cherche aujourd’hui désespérément. Les textes juridiques qui fondent l’Union restent même pour les juristes, d’une extrême complexité.
Selon la Constitution, chaque république soviétique avait théoriquement le droit de sortir de l’Union. Pratiquement, il n’existait aucune procédure pour le faire. Bukowski est effrayé de constater qu’il en est de même dans l’Union européenne. Aucune procédure de sortie n’a été prévue, bien que personne n’ait jamais dit qu’on ne pouvait plus quitter cette dernière. L’Autriche tente, par des manifestations populaires, de remettre en cause son adhésion à l’UE.
Doit-on refuser son analyse lorsqu’il dit que la corruption régnait en maître en Union soviétique, que celle-ci était organisée au sommet, typiquement soviétique et socialiste ? Il ajoute que dans l’Union européenne, ces symptômes sont également typiquement socialistes.
Comme l’US, l’UE tente d’intégrer le maximum de pays dans son giron alors qu’il n’est ni financièrement, ni économiquement judicieux de le faire, car cela exige d’aider les économies nationales, d’où d’énormes investissements, que payent les nations membres, en somme les citoyens. A qui profitent ces investissements ?
A-t-il raison Bukowski d’affirmer que l’Union européenne exerce des pressions et forcent les pays européens à adhérer à l’Union en profitant de leur dépendance financière ? La très mauvaise information qui règne en France ne nous permet pas de le confirmer, mais éveille nos méfiances par l’avalanche d’informations venues de pays, comme l’Autriche, la Russie et la Suisse, qui vient de refuser par le vote (71%) d’accélérer les pourparlers d’entrée dans l’Europe.
Voici quelques inconvénients majeurs qu’énumère, André Robert de Neuchâtel (Journal, Horizons et Débats) tirant à 100.000 exemplaires.
Influence insignifiante de la Fédération suisse sur les décisions.
Perte de sa souveraineté et de la neutralité.
Coût énorme du ticket d’entrée, financement annuel se chiffrant à plusieurs milliards, entraînant le doublement de la TVA.
Financement de 30.000 fonctionnaires surpayés et présents aux séances, avant tout pour toucher leurs indemnités.
L’argument économique ne joue pas puisque la Suisse à un commerce extérieur avec l’Union européenne représentant 60% de ses exportations et vend plus en chiffres absolus que l’Autriche pays comparable ; que la Suisse se situe dans la moyenne (8e place sur 16 pays), vendant autant que la France en chiffres relatifs, mais plus que l’Allemagne, la Suède, la Grande-Bretagne, l’Italie, la Finlande et la Grèce.
Plusieurs groupes civiques apportent de l’eau au moulin des réfractaires à l’entrée de la Suisse dans l’UE.
L’Europe sur le chemin de la Dictature ?
Nous passerons sous silence l’histoire politique de l’Europe d’après-guerre qui est définie par les rapports entre les communistes et les sociaux-démocrates. Ces problèmes intéressants, certes, nous mèneraient trop loin. Nous nous attacherons seulement aux déclarations de Vladimir Bukowski sur le volet européen.
...« L’Union européenne est édifiée en gros selon les principes directeurs de l’Union soviétique. Je peux vous dire exactement ce qui va arriver. J’ai déjà vécu dans votre avenir. Je peux prédire que les résultats de l’expérience seront exactement le contraire de ce qu’ils proclament. Aujourd’hui on nous dit que nous aurions besoin de l’Union européenne pour éviter la guerre et garantir la paix, alors qu’actuellement en Europe personne ne menace la paix de quelque façon que ce soit.
Je peux vous prédire qu’en quelques années la plupart des Etats européens divergeront. Les désaccords sont trop grands, les conflits ne sont pas loin. On nous promet que grâce à l’UE, les peuples dépasseront leurs différences nationales et enterreront pour toujours les oppositions raciales, ethniques et nationales. En US, nous étions supposés être une heureuse famille de nations, après 73 ans, il y a eu plus de conflits ethniques que nulle part ailleurs sur la Terre.
On nous dit en ce moment que nos économies vont prospérer, que l’Union renforcera économiquement les pays d’Europe et qu’ils feront ainsi concurrence à l’Amérique. (L’article de Raoul-Marc Jennar de l’Ecologiste Hiver 2000 N°2, page 16 démontre bien le contraire) C’est exactement le contraire qui va arriver. Non seulement nous deviendrons pauvres, incapables et hyper réglementés, mais encore plus dépendants de l’Amérique.
Certains amis de Bukowski, sourient lorsque ce dernier parle de Goulag en Union européenne.
Pourtant, existe depuis longtemps le Goulag intellectuel. Les meilleurs sont méprisés, perdent leur emploi, qualifiés de sectaires ou de racistes, ne pouvant plus s’exprimer publiquement, simplement parce qu’ils ne suivent pas la ligne officielle, dévouée et vénale.
Il est inutile de nier ce contexte déshonorant où tous les coups perfides sont permis. Qui douterait encore, surtout en France ? Notre devoir nous commande d’enfoncer sans exagération le clou.
La presse répond difficilement lorsqu’elle est informée par des associations sérieuse dossiers à la clef. (Cf : « Affaire Beljanski, affaire de l’O.T.S »), les incriminables passent toujours à travers maille, profitant de complicités multiples et étatiques. La Radio, la TV, ne peuvent informer qu’aux ordres. Tant pis, pour la vérité scientifique, la liberté de conscience, la démocratie, adieu le bon sens paysan ; le profit à tout prix !
Malgré l’abondance de livres qui relatent la corruption, la mauvaise foi, les dénis de justice, la prévarication, l’omerta, peu se doutent qu’en fin de compte se sont les lâches et les malhonnêtes qui payeront à moyen terme. Le profit, le gain facile, le copinage, les passe-droits, resteront enregistrés dans le mental des populations, qui ont enfin compris l’arnaque effroyable dont elles sont victimes. En outre les plus lucides, ils sont de plus en plus nombreux, comprennent que c’est l’avenir de l’Homme qui est en jeu. La pollution est à son comble, en tout lieu.
La désinformation institutionnalisée, le déséquilibre du milieu atteint son paroxysme lorsque les intérêts de puissants groupes sont touchés. Ainsi sur l’affaire du syndrome du Golfe, les informations les plus contradictoires fusent, mais les sources les plus sérieuses, les plus dignes de foi, passent aux oubliettes. Les victimes civiles sont délaissées, leur progéniture subissent d’affreuses mutations dues notamment à l’uranium appauvri. Les militaires du Golfe, aujourd’hui du Kosovo, tout autant atteints, culpabilisés, ne sont pas écoutés. Ils meurent dans un silence désespérant, et certains, geste hautement symbolique, ont renvoyé leurs décorations à l’Elysée.
Bukowski a lu le projet du traité de Nice. Il est question de créer une police européenne avec des compétences incroyables ! Aucune police d’aucun pays européen ne possède ces pouvoirs. Elle jouira de l’immunité.
Impossible, donc, si elle outrepassait ses droits de la traîner devant les tribunaux ! Aucune procédure n’est fixée et l’on pourra être arrêté dans son pays et transféré dans un autre. Donc si ces gens affirment que vous êtes un criminel, aucun droit local ne vous protégera.
Toujours d’après Bukowski, de bonnes nouvelles !
Il prévoit que l’Union européenne s’effondrera. Cet effondrement entraînera des difficultés économiques (elles sont déjà là, çà promet !). L’UE laissera un héritage de désaccords et d’hostilités (d’autres l’ont dit depuis plus de dix ans) Les temps qui suivront l’effondrement ne seront pas particulièrement agréables.
Les élites européennes dirigeantes dit-il sont corrompues mais ne sont pas aussi dénuées de scrupules que les dirigeants soviétiques. La seule réponse adéquate à ce genre de situation est un mouvement de masse de base. La jeunesse doit émerger, nous avons besoin d’elle.
Nous avons commencé notre mouvement contre l’Union soviétique et contre les communistes au milieu des années 60, aucun d’entre-nous ne croyait qu’il verrait la fin du combat. Le KGB pourtant était très puissant et pouvait à tout moment nous faire disparaître. Aujourd’hui, c’est sans appel ; ils sont morts et nous vivons.
Il est convaincu que nous avons de bien meilleures chances de combattre les vestiges du soviétisme en Europe.
Nous ne pouvons apporter aucune conclusion. Vous devez conclure vous-mêmes. Ces propos sont manifestement surprenants, mais personne n’aura l’intention de les rejeter ou de les prendre à la légère, car chaque lecteur garde en tête des faits personnels qui corroborent peu ou prou ce que dit Bukowski.
Maurice-Eugène ANDRE - Jacques DAUDON - Michel COTTANCEAU
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Dernière mise à jour le : 04 mars 2006.