LE TAMIFLU : BILAN (Dr Vercoutère)
Le Tamiflu, largement prescrit depuis le 26 avril 2009 selon les recommandations de l’OMS, n’est donc pas parvenu à endiguer la contagion. De plus, alors que dans la grippe saisonnière il était déjà responsable de 50% de résistances en 2008, celles-ci se manifestent, avec le virus H1N1, un peu partout au Danemark, aux USA, en Asie, au Canada, au Japon ou encore à Hongkong en 2009.
En raison du constant phénomène de commutation par lequel toute bactérie ou virus mort voit son bagage génétique être reprit par les bactéries ou virus voisins, cet antiviral peut donc favoriser la sélection d’un virus plus virulent et plus agressif chez les porteurs sains comme chez les personnes contaminées.
Le dernier bilan de l’EMEA en date du 27 novembre fait état de 705 rapports et de 1 029 réactions depuis avril 2009, chiffres conformes avec le profil de sécurité établi dans résumé des caractéristiques du produit.
L’Eudra Vigilance signale 137 cas de décès sous Tamiflu sur 900 décès en rapport avec la grippe H1N1, bien que la relation causale ne puisse être établie…
En France, en étudiant les informations transmises par les médias, la prescription de Tamiflu a été retrouvée dans les jours précédant le décès chez une dizaine de personnes.
L’étude de deux dossiers dramatiques dans leur évolution apparaît très intéressante. S., petite fille de 6 ans, contracte la grippe le 6 novembre dernier. Devant la cyanose des lèvres et la gêne respiratoire occasionnées par les quintes de toux, elle est hospitalisée le jeudi 12 novembre à l’hôpital de Villefranche. Après la confirmation du diagnostic de grippe A/H1N1, elle est alors mise sous Tamiflu. Aux dires des parents, son comportement change alors et elle devient agressive.
Le dimanche 15 novembre, elle tombe dans le coma et est transférée au CHU Bron de Lyon. Le scanner révèle un œdème cérébral (ce que le Tamiflu peut entraîner mais qui n’a jamais été observé avec le virus H1N1) et une double pneumopathie.
Le 10 novembre, une jeune femme de 27 ans, habitant Viry-Châtillon, est morte de symptômes s’apparentant à ceux du virus H1N1. « La malade était suivie et soignée pour une grippe A. Son médecin traitant lui avait même prescrit du Tamiflu. Trois ou quatre jours après le début de son traitement, son état de santé s’est brutalement dégradé. La jeune femme a appelé SOS Médecins. Lorsque le praticien est arrivé, la patiente, très faible, s’est rapidement trouvée en détresse respiratoire. A tel point que le docteur a appelé le Samu. Mais les pompiers et le service médical d’urgence sont arrivés trop tard. La jeune femme est décédée chez elle, avant d’avoir pu être emmenée à l’hôpital. » (Le Parisien du 13 novembre) …
Les experts n’envisagent aucunement la responsabilité du Tamiflu. Pour eux il s’agirait d’une forme foudroyante de grippe A, laquelle ne serait devenue foudroyante qu’au bout de 3 ou 4 jours de traitement par le Tamiflu ! On ne peut donc écarter une résistance au Tamiflu et une mutation virulente, « foudroyante » du virus.
Mutations
Plusieurs cas de mutations du virus H1N1 ont été observés en Europe après les tout premiers cas apparus au Danemark. En Espagne, 3 cas ont été signalés dont un mortel, l’un des deux autres était sous Tamiflu. En Italie, un cas est survenu sous Tamiflu.
L'Institut norvégien de santé publique a informé vers le 20 novembre l'OMS qu'une mutation avait été détectée chez trois personnes, dont les deux premiers cas mortels de grippe pandémique dans le pays et à partir d'un autre patient atteint gravement par la maladie, une vaccination en masse ayant été préconisée fin octobre.
L'OMS souligne toutefois que les scientifiques norvégiens ont analysé les échantillons de plus de 70 patients atteints du H1N1 et qu' « aucun autre signe de mutation n'a été détecté ». Elle précise que malgré cette mutation, le virus « reste sensible aux médicaments antiviraux, l'oseltamivir et le zanamivir » et que les études démontrent que les vaccins actuellement disponibles contre la grippe pandémique "confèrent une protection".
Outre en Norvège, des cas de mutation du virus ont également été détectés depuis avril au Brésil, en Chine, au Japon, au Mexique, en Ukraine et aux Etats-Unis.
L'OMS estime toutefois que la « signification de cette mutation » est encore difficile à évaluer en raison du manque d'information et souligne qu'en général les mutations du virus de la grippe « ne modifient pas d'importantes caractéristiques du virus ou de la maladie qu'il provoque ».
Sauf que, parfois la mort est au rendez-vous. Ainsi, début décembre, un patient est décédé aux Pays-Bas alors qu'il était porteur d'une mutation du virus de la grippe H1N1. « Il était déjà gravement malade et soigné pour cela. Il a été infecté par la grippe mexicaine et a développé pendant son traitement au Tamiflu une résistance » à ce médicament, a précisé le porte-parole de l'Institut néerlandais pour la santé et l'environnement (RIVM), Harald Wychgel.
La France, a son tour, huit jours après la Norvège, a identifiée une mutation du virus sur deux patients également décédés. Le fait que ces deux personnes n'aient pas voyagé dernièrement, soient sans lien apparent et aient été hospitalisées dans des villes différentes, laisse à penser que la présence en France du virus A/H1N1 mutant pourrait ne pas être anecdotique. Le directeur général de la santé, Didier Houssin, a qualifié cette mutation de « préoccupante » de par le fait qu'elle permette « au virus de s'implanter plus bas dans l'appareil pulmonaire et donner une maladie pulmonaire plus sévère ». Autrement, dit, cette évolution du A/H1N1 pourrait permettre au virus d'atteindre les alvéoles pulmonaires, ce qui représenterait un facteur aggravant. ??
Selon l’Institut de Veille Sanitaire (InVS), « l’efficacité des vaccins actuellement disponibles n’est pas remise en cause ». L'une des victimes était également devenue résistante au Tamiflu. Ce constat d'une souche résistante à l'un des deux traitements contre le A/H1N1, est également une première en France, parmi les 1200 souches analysées à ce jour.
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Dernière mise à jour le : 22 décembre 2009
La grippe ! Quelle grippe ? Mais je ne suis pas un porc mexicain moi ! Mangez-moi en toute tranquillité. Je ne suis pas nourri aux hormones ni traité aux antibiotiques.
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