L’exemple du relèvement de l’économie Allemande est à méditer (Période 1933 – 1939)
Bien que nous ne puissions qu’être résolument opposés aux positions politiques de l’Allemagne d’avant-guerre, notre devoir nous commande de comprendre de quelle manière cette nation a pu redresser son économie. A cette époque, des millions d’Allemands étaient au chômage, la misère était quasi-générale. Notre curiosité, notre humanisme nous commandent de comprendre.
De quelle manière s’imposa cette métamorphose ?
La création de nouvelles productions fut possible en substituant à l’épargne passée l’escompte de la richesse en formation. Le producteur n’est plus obligé, alors, de faire des avances de capitaux ou de recourir au service de prêteurs exigeants (toujours ce maudit intérêt). Il paie ses dettes quand il a livré la marchandise ou les travaux et en a reçu le prix — un peu comme le font, aujourd’hui, les hypermarchés.
Le procédé est simple dans sa technique. L’entreprise, qui exécute des commandes, règle ses fournisseurs et son personnel avec des traites escomptables, acceptées par l’organisme de crédit habilité. Ces traites, habituellement à échéance de trois mois, sont renouvelables. Si celles-ci comportent des frais — relativement faibles — ils s’ajoutent, à chaque échéance, au montant primitif.
C’est l’acheminement vers le crédit gratuit, selon les vues de Proudhon, de « l’Economie Franche » et de divers « planistes ».
Importance de ce qui va suivre :
Qu’il soit avec intérêt ou sans intérêt, le crédit en effet équivaut, dans tous les cas, à une création de monnaie. La dîme payée aux établissements bancaires ne confère aucune sûreté supplémentaire à l’opération. Pour que le crédit ne se traduise pas par une pure inflation monétaire, il faut que la production suive et se vende. Le crédit le plus coûteux ne diffère en rien, sur ce point, du crédit gratuit. En revanche, l’intérêt des emprunts constitue pour les entreprises une lourde charge et engendre l’augmentation des prix par le jeu de l’inclusion au prix de revient, donc du prix de vente, de ce même intérêt.
Une conception de ce genre était celle d’une économie suédoise et allemande qui estimait que, la richesse d’une nation réside dans des biens réels mis en valeur par le travail, et non dans des signes monétaires, quels qu’ils soient. Ceci est important et ne peut être nié.
Le Dr Schacht s’est borné à faire une gigantesque application de ce principe à l’heure où il n’existait plus aucune épargne dans son pays.
Il est difficile, cependant, d’avoir des précisions sur le montant global des traites de travail émises sous son ministère. Le total devait représenter plusieurs centaines de milliards de nos anciens francs, mais aucun bilan financier officiel ne les mentionnait. Le Reich ne voulait pas, semble-t-il, inquiéter une opinion, encore traumatisée par le souvenir des années 1923 où le mark perdait plus du quart de sa valeur dans une journée et où il fallait 5 millions de marks pour obtenir un dollar. Les financiers internationaux — fort peu satisfaits de l’expérience du docteur — auraient pu, de leur côté, tirer parti du volume des crédits pour conforter leurs propos alarmistes. Ajoutons que le Reich jugeait, certainement peu opportun d’attirer l’attention des pays étrangers sur l’importance de ses dépenses d’armements. Une statistique rendue publique — par suite d’une inadvertance du Dr Shacht, dit M. Mülhem — indique cependant que les dépenses militaires, qui était de 515 millions de Reichsmark en 1930, avaient atteint 10.000 millions de Reichsmark en 1935.
Après la guerre, les traites de travail tombèrent dans l’oubli. On ne pouvait compter sur les financiers pour réveiller la question et ceux qui la connaissaient le mieux se trouvaient compromis par leur collaboration avec Hitler.
Quoi qu’il en soit il est aujourd’hui établi que, durant les années postérieures à 1935 où elles ont été officiellement instituées, les traites de travail avaient, peu à peu, supplanté tous les autres effets de commerce. Elles circulaient comme une véritable monnaie – ce qu’elles étaient en fait. Ces traites étaient considérées comme suffisamment gagées par les commandes qui en constituaient la contrepartie et qui n’étaient confiées qu’à des entreprises capables de les mener à bonne fin.
Il est également notoire qu’en dépit de son réarmement qui s’est poursuivi à un rythme forcené et dont la puissance a surpris ses adversaires l’Allemagne a pu, de 1933 à 1938, multiplier ses forces productives dans tous les secteurs de la production. Elle mit fin au chômage, accrut considérablement le revenu des travailleurs, des retraités et de leur famille. Cela, sans que les prix et les impôts aient sensiblement augmenté –si l’on fait abstraction des systématiques reversements de bénéfice exigé des entreprises, afin d’établir une sorte de nivellement du pouvoir d’achat des consommateurs.
La guerre n’ayant pas encore éclaté, on ne peut imputer un tel résultat à la razzia à laquelle le Reich s’est livré plus tard dans les territoires occupés.
L’Allemagne comptait en 1933 plus de 6 millions de chômeurs (avec leurs famille plus de 20 millions de personnes) manquait en 1938 de travailleurs au point d’en recruter en Suisse. Le temps du travail quotidien qui était de 5 heures faute de commande, était remonté à 8 heures avec des rémunérations substantielles, grossies d’avantages sociaux.
Dans l’agriculture des milliers d’hectares furent mis en valeur. Dès 1938, l’Allemagne assurait par ses propres moyens son entière consommation de viande, de lait et de sucre.
L’industrie n’était pas en retrait. La production de toile de lin qui n’était que de 6.700 tonnes en 1933, passait à 100.000 tonnes en 1937. La soie artificielle passait de 33 millions de kilos à 70 millions.
Dans le même temps l’extraction du charbon et la fabrication de la lignite dépassaient notablement celles des années les plus prospères. La production d’huiles minérales doublait. Celle de l’aluminium triplait. Entre 1936 et 1937, l’industrie de l’auto-moto accroissait sa production de 400.000 unités en entraînant celle des pneumatiques .
Durant la seule année 1937, 400.000 maisons étaient édifiées. La production de la chaux et du ciment doublait de 1936 à 1937. Faire état des milliers de kilomètres de routes et de voies ferrées, des très grands travaux entrepris (tel que le canal du Rhin au Danube) et d’une longue énumération de ces œuvres colossales serait fastidieuse.
Malgré les critiques multiples adressées par Mülhem au ministre du Reich, ce dernier convient que le développement économique est indubitablement lié au système adopté par le Dr Schacht. Mülhem, déplore avec juste raison qu’un tel système économique ait servi de support à une idéologie démente. Qui ne pourrait en convenir ?
Il convient de souligner que les traites de travail ont joué un rôle d’amorçage. Le crédit, par lui-même, ne crée rien. Il permet simplement d’entreprendre.
Dans les conditions ethniques et géographiques données, les vérités économiques produisent leurs effets quelles que soient les idéologies derrière lesquelles elles s’abritent. Les intentions les plus nobles ne peuvent suppléer une bonne technique et celle-ci ne perd pas sa valeur intrinsèque parce qu’elle est mise au service d’une cause exécrable. Vouloir passer sous silence un tel renouveau économique prouverait la mauvaise foi, vénale, de ceux qui conduisent les Etats.
Que le III e Reich ait réalisé en cinq ans, ce que l’U.R.S.S n’a pas réussi à faire depuis 1917 ou que la Chine populaire soit parvenue à apaiser la faim de sa débordante population en la mobilisant, n’implique nullement la supériorité ethnique ou politique de l’une ou l’autre méthode gouvernementale de ces pays.
Le premier atout du III e Reich et du Dr Schacht, disait E. Bélime est d’avoir compris que le but de toute organisation économique est, d’abord d’assurer à chacun des membres de la communauté nationale la satisfaction des besoins essentiels. Le capitalisme libéral, lui, n’a cure d’un tel principe. Qu’importe à l’exportateur que la différence des prix qui s’établit à son avantage ait pour cause, voulue ou non, une insuffisante rémunération de la main d’œuvre nationale. Qu’importe à l’importateur que les achats dont il bénéficie ruinent la production indigène ? Qu’importe à l’un ou à l’autre que la balance des exportations et des importations se solde par une perte des prix intérieurs ?
Le Reich a eu la sagesse de crever l’écran du marché international. Il s’est assigné pour objectif de soustraire les prix internes – c’est à dire le revenu des nationaux, au diktat des prix mondiaux.
Il s’est efforcé, en même temps, de porter la production du pays au plus haut niveau des possibilités, serait-ce par des ersatz. Pour se procurer les matière premières ou les produits étrangers indispensables, le Reich a eu, ensuite, recours à une unité monétaire dépréciée réservée aux exportations qui rend les marchandises avantageuse pour les acquéreurs étrangers. Avec les devises que lui procurent ces ventes à l’extérieur, l’Allemagne achète ce qu’elle a impérieusement besoin d’importer. Grâce à ce système de compensation et de troc, le Reich reste maître tant de la nature que des quantités de ce qu’il importe et le pouvoir d’achat des Allemands est préservé. Ainsi l’Allemagne s’est-elle assurée une balance des comptes extérieurs en équilibre, tout en mettant ses prix intérieurs à l’abri des servitudes étrangères.
Sans doute, observait Bélime, ce procédé autarcique est empirique, sommaire et conçu pour une dictature. Mais dans un pays libre, il est parfaitement possible d’instituer un Comptoir du Commerce extérieur géré, non par l’Etat, mais par les intéressés et les spécialistes. Ce comptoir aurait pour mission de procéder à une sorte « d’éclusage » des prix extérieurs. Il veillerait à ce que le prix des articles de provenance étrangère s’établisse toujours au prix moyen des articles similaires d’origine française en percevant, s’il y a lieu, une taxe compensatrice sur les marchandises importées. Les recettes ainsi procurées au Comptoir des échanges permettraient, en contrepartie, de financer des primes sur les produits exportés afin, s’il y a lieu, d’en aligner le prix sur le cours intérieur du pays destinataire. Dans le cas où les mesures ci-dessus ne suffiraient pas à assurer une compensation totale, des taxes sur les produits importés, non concurrentiels, devraient être perçues pour assurer l’équilibre comptable du système.
Cette compensation est à ce point indispensable que si des accords internationaux y faisaient obstacle il faudrait en obtenir la révision. Tant que la France s’obstinera à subordonner son prix intérieur au prix d’un anarchique marché international, sa monnaie, ses finances publiques et son économie ne résisteront pas à la concurrence croissante entre ses coûts et ceux des pays techniquement plus avancés ou qui le sont moins socialement.
Le régime de « l’éclusage » des prix, qui est une stricte application du principe de subsidiarité et de la méthode fédéraliste, devrait, devenir la règle générale des échanges entre les nations afin que les pays les plus pauvres ne soient pas vidés de leur substance par les pays les plus riches.
Le second atout du III e Reich et du Dr Schacht est d’avoir compris que dans une économie dont le but principal est de produire pour la communauté nationale il ne peut y avoir de travail, de consommation et par suite de ventes qu’en mesure du revenu créé et convenablement réparti. Il n'y a pas besoin d'être un économiste patenté pour raisonner de la sorte.
Les traites de crédit ont fourni la méthode pour opérer la jonction entre l’investissement préalable à la production et les résultats de celle-ci. La logique du procédé n’aurait pas suffi, néanmoins, à assurer la restauration économique de l’Allemagne si celle-ci avait utilisé les modes capitalistes de formation des prix et des revenus.
En régime capitaliste, la production quantitative et qualitative, le taux des salaires, l’activité de la concurrence et toutes les déterminations économiques découlent des profits que le jeu des prix fait miroiter aux yeux des détenteurs de capitaux. Sur ces fonctions élémentaires se greffent les effets complexes du crédit et de la spéculation qui font que les prix deviennent les indices les plus trompeurs pour régler les activités économiques. Dans un monde de signes mythiques, ils omettent, simplement, de regarder les réalités de la production et de la consommation.
Sans détour, le Reich s’est attaché à développer une production utile au coût le plus réduit et à rendre les produits disponibles achetables par tous. Une politique établissant, non seulement une corrélation directe entre la production et la demande globale, considérée dans son ensemble à la manière de Keynes, mais en réduisant les disparités de ressources des acheteurs.
C’est ainsi que, dès que les gains des chefs d’entreprise dépassent un certain plafond, considéré comme un juste salaire, le surplus est soumis à un obligatoire reversement social. Par ailleurs, le patron n’est pas autorisé à grossir son revenu professionnel du montant des investissements réalisés – rigoureusement contrôlés, au demeurant – parce que ce sont les consommateurs qui en ont supporté le coût, par la majoration ou la non-réduction des prix antérieurement pratiqués.
Les colossales dépenses militaires du Reich ont fait, elles-mêmes, l’objet d’une prise de conscience exacte. Les Etats capitalistes ont coutume d’inscrire les dépenses de cette nature dans leur budget ordinaire ou dans un budget extraordinaire apparemment équilibré par l’emprunt, les effets de la relance économique qui s’ensuivent et la hausse des prix. Le III e Reich, au contraire, a posé pour principe que pour ne pas être inflationnistes, les charges de l’armement doivent être compensées par du travail gratuit. On travaillera deux fois plus, s’il le faut, sans augmentation de salaire, telle est la règle admise.
Pareil régime de production disciplinée et orientée, étayée par une politique parfaitement saine du pouvoir d’achat, a conduit les Allemands, à travers les « traites de travail », à la découverte progressive du véritable ordre économique moderne, concluait Béline.
Quoiqu’il en soit, ce n’est pas parce que le parti national-socialiste germain a mis en œuvre, par la violence ou l’envoûtement, de judicieux principes économiques que nous devrions en adopter de mauvais, sacrifiant les Français au libre-échange, laissant notre économie en proie aux forces financières, malgré des moyens de production croissants.
Si nous entendons nous libérer de la tutelle des prix étrangers, ramener le capital et le crédit à leur rôle instrumental, égaliser progressivement les revenus qui permettront d’acheter et de vendre, nous entendons aussi soustraire la gestion économique aux ingérences de l’Etat, de ses bureaux, de ses partis ou de la mystique d’une éventuelle dictature.
C’est pourquoi il serait judicieux que la prise en charge des diverses productions ou fonctions qui en découlent ainsi que de ceux qui les assurent ou qui en vivent soit aux mains de communautés économiques parfaitement au courant de tous ces systèmes.
Fédérées, mais affranchies des exigences du capitalisme, de l’étatisme ou d’un ententisme malthusien, ces communautés devraient apporter des règles saines et efficaces propres à produire et consommer afin que chaque citoyen et chaque nation puissent survivre dans une grande sérénité. On pourrait, alors, conclure sans problème ni crainte "Plus jamais cela".
Albert Rivaux « Le relèvement de l’Allemagne » Armand Colin 1938
Norbert Mülhen « Dr Schacht » - Europa Verlag – Zurich 1938
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Dernière mise à jour le : 04 mars 2006.