Notre destin est entre nos mains
Réflexions sur l'article d'Horizons et Débats N°32 d'Août 2005
" Les paysans meurent et nous avec eux ".
Vouloir axer la politique agricole sur une industrialisation pure et dure ne peut qu'avoir des conséquences désastreuses :
a.. Élevage de masse, hors-sols.
b.. Recours aux antibiotiques, aux hormones, vaccins divers.
c.. Production excédentaire à l' aide d'engrais nocifs et de pesticides toxiques.
d.. Emploi d'une nourriture industrielle pour l'engraissement des animaux.
Inutile d'en faire la démonstration, chacun a pu s'en rendre compte. Ces facteurs permettent aux plus informés de remarquer que les agriculteurs, puis les consommateurs sont en point de mire, visés évidemment par le lobby chimico-pharmaco-agro-alimentaire. On dénature d'abord les sols par des engrais de synthèse trop souvent inutiles, négligeant l'élément primordial de l'équilibre de la terre : le fumier animal décomposé. Une herbe dégénérée se développe et ne peut, un jour ou l'autre, qu'engendrer diverses maladies sur les animaux, enfin sur les humains. C'est bien pour cela que les laboratoires sont mis au banc des fauteurs de troubles. Rappelons-nous la fièvre aphteuse, la maladie de la vache folle, puis aujourd'hui une possible épidémie de peste aviaire.
Si la santé des sols, la vie des végétaux, l'équilibre physiologique des animaux et des hommes sont grandement menacés, il n'en reste pas moins vrai que ce n'est pas la seule résultante d'une industrialisation génocidaire. De quel droit d'ailleurs impose-t-on à un paysan, un éleveur, une sorte de compétition, un défi au bon sens, une course à la production, un marathon en faveur de la quantité, souvent détruite, au détriment de produits naguère savoureux, nourrissants; on dit aujourd'hui : organoleptiques.
Quelle raison pousse l'alliance des Chambres d'agriculture, des Coopératives, des Politiques, des Banques à garder en esclavage 5% de notre population ? Ne savent-t-ils pas, bien que le super-marché soit si bien approvisionné en denrées, qu'ils sont tributaires de cette minorité qui n'en finit pas de végéter ! Demain, lorsqu'ils disparaîtront définitivement, disparaîtront aussi Chambres et Coopératives. Au delà de cette évidence la France aura perdu son autonomie agricole; deviendra sûrement la proie des exportateurs qui règleront le problème des prix du marché mondial à leur convenance.
Un monde à l'envers oblige l'Europe à importer, dans le cadre de l'accord international conclu avec les pays les plus pauvres (Least Developed Countries ou LDC), tout ce que ceux-ci produisent de manière illimitée. Ceci alors que ces pays ne sont pas en état de nourrir leur population. Les LDC nous enverront-ils les denrées alimentaires dont nous aurons besoin lorsqu'il n'y aura plus de paysans chez-nous suite à la politique agricole irresponsable menée par l'UE ? Évidemment non. Il s'agit exclusivement de produits de l'industrie agro-alimentaire, tel le sucre. Nous l'avons déjà souligné, les pays pauvres exportateurs produisent des biens de consommation que nous avons déjà en excès. Seules les industries seront bénéficiaires de ces marchés de dupes.
Comment peut-on exiger la fin du soutien de l'agriculture européenne ? On ne peut comparer que ce qui est comparable. Aux États-Unis une exploitation de moins de 500 ha n'est pas rentable, les autres sont subventionnées non ! Devrait-on exiger qu'une ferme européenne, en moyenne puisse atteindre une telle taille ? L'absence d'aide aux agriculteurs européens provoquerait rapidement 5.000.000 de chômeurs ! On croit rêver.
Actuellement, l'UE dépense chaque année 40% de son budget qui atteint 106 milliards d'euros en 2005 pour la politique agricole commune. Or, cette somme énorme a été consacrée, jusqu'à maintenant, à l'agriculture industrialisée, à des productions excédentaires dépourvues d'utilité. Il conviendrait de remettre ce système en question. Seul 1% environ est dépensé pour une agriculture conforme à l'environnement.
Au delà des critiques anglaises << Trois milliards d'hommes subsistent avec moins de 2 dollars par jour alors qu'une vache européenne obtient 2,5 dollars >> paroles prononcées par le Premier ministre adjoint John Prescott. Ne nous étonnons pas de ce discours dénué de sens. Non seulement les Politiques anglais ont laissé tomber leur industrie et agriculture, mais n'ont aucune idée du revenu dérisoire de la plupart de nos agriculteurs. Enfin il est à noter que si les politiques n'étaient pas soumis aux Trusts et aux Banques le problème de la faim dans le monde se règlerait facilement. Où l'on retrouve ici encore les déséquilibres profonds de nos sociétés appauvries par l'intérêt et l'usure.
Remettons-nous en mémoire ce que soulignait avec force l'expert agricole autrichien Alfred Haiger << Chaque État doit se procurer sur son propre territoire ses denrées alimentaires de base grâce à la fertilité naturelle de ses sols et à un élevage conforme aux espèces; simultanément il devra ménager son paysage >> .
DES L'ORIGINE DE L'UE, ON A AGI AVEC FORCE CONTRE CE PRINCIPE RAISONNABLE
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Dernière mise à jour le : 04 mars 2006.