Les prix agricoles à la loupe
AGRICULTEURS DONNEZ-NOUS VOTRE SENTIMENT. Merci.
POURQUOI LES PRIX AGRICOLES BAISSENT ?
Les paysans subissent une importante baisse de revenus, personne ne le contestera, je suppose.
Recherche des facteurs contribuant à la baisse :
a.. Le premier paraît être le consommateur. En moyenne (européenne estimation) l'acheteur est prêt à dépenser 15 % de son budget. L'agriculture, l'industrie de transformation, le commerce et les grands magasins se disputent ces 15%. Cette concurrence fatale ne peut que desservir l'agriculteur. C'est lui qui, le premier, a entre les mains des denrées périssables. Même les produits de haute qualité sont bradés par les distributeurs à des prix écrasés. Les aliments de base font l'objet d'un dumping qui explique, en partie, la pression sur les prix agricoles.
b.. Le second facteur se retrouve dans la politique agricole commune de l'UE. Cette dernière mise souvent sur la surproduction. Ainsi est-il facile de dire, il y en a trop il faut baisser les prix.
c.. Le troisième, très important, relève du mensonge du marché libéral. Dans un tel marché les règles devraient être les mêmes pour tous les pays. Il n'en est rien. Les pays producteurs, meilleurs marchés du monde, sont à nos portes. La production - également les aliments de base - est délocalisée auprès des pays où les coûts du travail sont les plus bas et - cela concerne l'agriculture tout spécialement - les lois protectrices de l'environnement les moins strictes. Le fait le plus grave est que les coûts de transports ne sont pas calculés au prorata des distances. Paradoxalement plus un produit vient de loin, plus il est bon marché. Pommes de Thaïlande, tomates de Californie, Poires d'Argentine; etc. .Le commerce mondial est secrètement subventionné, bien plus que l'agriculture européenne.
Le revenu des agriculteurs européens ayant baissé de 3 ou 4% ces dernières années, les paysans sont de plus en plus dépendants. Les primes, les aides supprimées adieu notre agriculture.
Comment en est-on arrivé là ?
En 1986 les aides publiques représentaient 10% du revenu de l'agriculteur.
En 1994, la proportion était à peu près d'un tiers 30%.
En 1995 la dépendance a vite augmentée. 60%. Ces chiffres sont une moyenne.
En 2003, les aides publiques représentent 90% du revenu total de certaines exploitations.
Or, personne parmi les acheteurs personne ne crache sur un produit de qualité savoureux. Les défenseurs des consommateurs attendent la qualité et la sécurité des produits. Or, chacun sait que dans les pays producteurs éloignés rien n'est moins sûr que la qualité d'une part, la sécurité alimentaire de l'autre, une autonomie agricole devant être conservée pour ne pas tomber sous le joug des multinationales. L'agriculture industrielle employant trop d'intrants chimiques. Ne parlons pas des monocultures qui ruinent la majorité des petits paysans du Tiers-Monde, détruisant irrémédiablement le paysage.
En ce qui concerne la Suisse, par exemple, la production laitière a façonné pendant des siècles le paysage alpin, les pâturages, et les forêts naturellement entretenues par les agriculteurs. En Autriche, mais également en France, les broussailles et les forêts progressent chaque jour de plusieurs hectares. Il est d'ailleurs prouvé que le phénomène a des répercussions sur le tourisme. Le caractère d'une vallée, d'une région change totalement quand la proportion de 60% de pâturages, 40 % de forêts s'inverse. Touristes, étrangers, indigènes désertent les lieux.
Il est important que les acheteurs prennent conscience que les agriculteurs, éleveurs, luttent pour des prix justes. Vous appartenez à des catégories sociales différentes, faites connaître le problème de ceux qui ont pour mission de vous nourrir correctement. N'oubliez pas que le jour ou les agriculteurs auront disparu fini l'autonomie, le tourisme dans des sites entretenus, la sécurité alimentaire et les qualités organoleptiques des produits. L'agriculture industrielle prônée par des ignorants nous amènera à des conséquences sans précédent.
Les témoignages de Jakob Neyer (Autriche), Romuald Schaber (Allemagne) et de Hans Stadler (Suisse) sont sans équivoque. "La prétendue réforme de l'agriculture 2003 de l'UE déséquilibrera tout l'écosystème alpin. Le Professeur Boucher, l'ingénieur agronome Michel Barbaud renforcent ces points de vue.
Document réalisé d'après nos propres expériences, convictions. Le Journal -- "Horizons et Débats N° 29 - janvier 2005 - Case Postale 729 CH 8044 ZURICH -- nous permet d'être plus précis, plus sûrs des arguments avancés.
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Dernière mise à jour le : 04 mars 2006.