Le BCG est-il efficace ? Un débat agite les milieux scientifiques et professionnels depuis des lustres. Des journaux de consommateurs divulguent cette ambiguïté : Que Choisir, dans son numéro de mars 2001, publie un article : “BCG, faut-il encore vacciner ?” En février 2002, “60 millions de consommateurs”, pose la question : “Vaccination, faut-il supprimer le BCG ?”.
Les plus hauts responsables de la politique vaccinale française le contestent. En avril 1973 le Concours Médical publie un débat sur le sujet. Pour avoir osé imprimer cet article, son directeur est immédiatement licencié. En 1987 dans le très officiel BEH on lisait : “Les inconvénients de la vaccination BCG sont démontrés lorsque l’incidence tombe à 10 pour 100 000”. Or, c’est le cas en France. Ce même journal annonçait que 84 % des enfants de 5 à 14 ans qui ont été touchés par la tuberculose en 1997 avaient été vaccinés par le BCG.
Pourtant ce vaccin est le seul à avoir fait l'objet d'une étude, en double-aveugle contre placebo, en Inde de 1958 à 1971, où 260 000 personnes furent vaccinées pendant 7 années. Les résultats “démontrent que le BCG n'a pas donné une protection efficace au cours des sept premières années et demie après la vaccination”.
On comprend mieux pourquoi l’OMS ne le conseille plus, et même le déconseille, car le “virage” lié au BCG empêche de diagnostiquer la survenue d’une tuberculose maladie. L’OMS s’est même insurgée contre la confiance exagérée accordée au BCG. Elle serait une des causes à l’échec de la lutte mondiale contre cette maladie.
La France reste le seul pays industrialisé à conserver cette vaccination obligatoire pour tous et dont le refus est lourdement sanctionné ! Les autres pays se contentant de la recommander aux populations à risque. Chez nous cela a un coût : il est démontré que la vaccination est inutile et même dangereuse, qu’elle a coûté 751 millions de francs en 1996 (cf. “Vaccinations”, Inserm, p. 109). Or un traitement efficace revient à 170 francs par personne. Les 6 683 cas de tuberculose reconnus auraient donc coûté 1,136 million de francs. Ainsi, en appliquant les recommandations de l'OMS on aurait pu faire une économie d’environ 750 millions !
Ceux qui veulent maintenir le BCG louent son efficacité dans la méningite tuberculeuse. Or en 1997, 5 cas sont survenus chez les enfants de moins de 15 ans, 4 enfants sur les 5 atteints étaient vaccinés. “La baisse du taux des méningites tuberculeuses en Espagne coïncide avec l’arrêt de la vaccination par le BCG, ce qui corrobore l’inefficacité du vaccin... ” (cf. Dr B. Donatini).
Les autorités internationales (OMS) admettent le bien-fondé de l’arrêt des campagnes de vaccination par le BCG, pour les pays qui remplissent un seul des trois critères suivants (cf. Impact Médecin Hebdo du 9 avril 1999) :
1. Moyenne annuelle de crachats BK positifs, inférieure ou égale à 5 / 100 000, pendant 3 ans.
Les chiffres français sont de 5,2 / 100 000 en 1996.
2. Incidence de la méningite tuberculeuse chez les moins de 5 ans, inférieure à 1 / 10 millions pendant 5 ans.
Les chiffres français sont de 0,6 / 10 millions dès 1997.
3. Risque d’infection annuel inférieur ou égal à 0,1 %.
Depuis cette époque, le nombre de cas déclarés n’a cessé de diminuer : 7 467 en 1996, 5 861 en 2001 (BEH n° 2/1998 et n° 3/2002).
L’arrêt de l’obligation est périodiquement envisagé par les responsables de la santé publique depuis au moins 30 ans, mais en fait rien ne bouge.
Que faire ? Appliquer la stratégie “DOTS” (Traitement Sous Observation Directe) préconisée par l’OMS (la France étant le seul pays européen industrialisé à ne pas l’avoir généralisé et, sur 51 pays européens, seule la France n’a pas répondu à l’enquête de l’OMS à ce sujet....). Ce traitement consiste à faire prendre, sous surveillance, une association d’antibiotiques pendant 3 mois environ. L’efficacité est proche des 100 % (BEH n° 40 / 2000).
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Dernière mise à jour le : 04 mars 2006.